Remise des prix du trophée Marcel Le Servot à l’Hôtel Marigny
Lundi 23 juin 2014 a eu lieu la remise des prix de la seconde édition du concours Marcel Le Servot, initié par l’Association Les Cuisiniers de la République Française. Une association présidée par Guillaume Gomez, chef des cuisines de l’Élysée et Meilleur Ouvrier de France.
Rendant hommage au Chef éponyme Marcel Le Servot qui fut à la tête des cuisines de l’Élysée de 1968 à 1984, ce concours récompense et encourage surtout les jeunes cuisiniers en formation partout en France, qui permettent à l’une de nos plus grandes fiertés du patrimoine, de rester en perpétuel rayonnement.
« Pour un concours d’exception, il fallait un jury d’exception » exclama justement le chef Guillaume Gomez.
Afin de déterminer qui sera l’heureux gagnant du trophée, celui dont les plats méritaient la première place, le jury de ce concours ne comprenait que des chefs Meilleurs Ouvriers de France.
La brochette spectaculaire des 26 cols tricolores était présidée par le Chef français Michel Roth, triplement étoilé au Guide Michelin, chef de cuisine du restaurant L’Espadon de l’Hôtel Ritz à Paris et du Président Wilson à Genève.
On peut donc s’imaginer que chaque plat a été analysé, dégusté puis jugé par des professionnels de la gastronomie, des fins gourmets au palais bien aiguisé qui ne s’attendaient qu’à du très haut niveau de la part des participants.
Modalité et délibération du concours
Chaque candidat devait présenter une recette pour 8 personnes autour de la lotte, accompagnée d’une sauce et de deux garnitures, l’une à base d’aubergine l’autre au choix. Suivi d’un dessert à l’assiette imposé, le Saint-Honoré, également pour 8 personnes.
À l’issu de la longue délibération, six candidats ont été mis en lice :
– Valentin Fouache, du Lycée hôtelier du Touquet, à Touquet Plage (65)
– Florian Dauphin, du lycée professionnel Moselle La Providence, à Dieuze (57)
– Arthur Bauer, du CEFPPA Adrien Zeller, à Illkirch Graffenstaden (67)
– Tianfeng Yan, de l’école Tecomah, à Jouy-en-Josas (78)
– Guillaume Daubay, du lycée des Métiers Vauban, à Auxerre (89)
– Marie-Noëlle Pannequin, du NTE Marie Bailleul, à Bailleul (59)
La cérémonie s’est déroulée à l’Hôtel Marigny du Palais de l’Élysée, dans une belle salle sublimement tapissée et aux dorures somptueuses. Au plafond, un magnifique lustre central éclairait la pièce de mille feux.
« Mettons tout sur la table » dit Le Président de la République François Hollande lors de son discours de félicitation qui ouvrit la cérémonie.
Le MOF Guillaume Gomez prit ensuite la parole pour remercier les partenaires officiels du concours : l’École Supérieure de Cuisine Française Grégoire Ferrandi, Métro Cash & Carry qui offrit deux paniers de produits aux 6 candidats, et la Maison Duval LeRoy qui fut généreuse en champagne.
L’heure du verdict est arrivée
Le prix du Meilleur commis fut donné à Thomas Raviaud, de l’École Grégoire Ferrandi. Il bénéficie de 15 jours de stage dans les cuisines de l’Elysée, épaulé par Guillaume Gomez et sa brigade.
Les troisième et seconde places reviennent respectivement à Florian Dauphin et Valentin Fouache, qui remportèrent de nombreux lots de félicitations.
Et la première place se fit attribuée à Tianfeng Yan.
Portrait du vainqueur
Originaire de la ville de Qing Dao en Chine, le jeune Tianfeng Yan tout juste âgé de 21 ans ne parlait pas un mot français il y a 4 ans. Installé en France depuis prés de 3 ans avec sa mère et son beau-père français, le garçon déjà passionné de cuisine, a d’abord réalisé un an à La Sorbonne dans le but d’apprendre la langue française, qu’il pratique et comprend relativement bien aujourd’hui. C’est ensuite qu’il entra en formation des arts culinaires à Tecomah, l’école de l’environnement et du cadre de vie située aux portes de Paris, afin de continuer sa passion de cuisiner et de se former dans le domaine de la gastronomie française.
Ce concours Marcel Le Servot fut pour lui l’opportunité à saisir pour prouver qu’un jeune homme d’origine étrangère possède toutes les compétences pour réaliser avec succès un menu digne de la gastronomie de notre patrimoine français. Et en effet, Tianfeng Yan a conquis le jury avec son filet de lotte vapeur au Miso, crème de langoustine et riz noir aux girolles et langoustines, son foie de lotte poêlé avec tempura de langoustine et caviar d’aubergine, et son Saint-Honoré, un classique de la pâtisserie française. Un mariage culturel de deux cuisines, française et asiatique, qui fit l’unanimité.
Récompensé par une semaine de stage dans une cuisine de l’État, d’un chèque de 1500€ versé par Métro Cash & Carry à l’attention de son école Tecomah, et d’autres diverses récompenses, cette victoire représente pour lui un réel accomplissement dans son parcours et une belle avancée dans sa carrière de cuisinier.
Actuellement au service du chef Jérôme Gueguen au restaurant Cartier International du groupe Richemont dans le 8ème arrondissement de Paris, le jeune ambitieux compte voler de ses propres ailes. Il envisage de retourner en Chine d’ici quelques années et d’ouvrir un restaurant français.
Le meilleur pour la faim
Après la cérémonie, un buffet gargantuesque attendait les convives dans deux salles adjacentes et tout aussi époustouflantes.
En France, un repas se définit par un moment de partage. Et en effet, ce festin permis à tous (membres du jury, lauréats, famille, amis, etc.) de se réunir et d’échanger entre une coupe de champagne Duval-Le Roy et deux mises en bouche.
Le menu haut de gamme proposé par l’École Ferrandi comportait :
Verrines de gaspacho rouge et vert, blinis de tarama et œufs de saumon, tartines de foie gras et confit de figue, brochettes de gambas, petits carpaccios de noix de Saint-Jacques crues, pâté en croute, millefeuilles de légumes du soleil, mini club sandwichs, petites assiettes de salade fraicheur, melon frais… Un arc en ciel de couleurs et de saveurs qui ravit tous les palais.
Suivirent les fromages et des desserts, où la gourmandise était à son comble. Montagnes de macarons aux multiples parfums, pyramides de cannelés de Bordeaux, tartelettes au chocolat, mini Paris-Brest, tartelettes aux fruits rouges, bouchées moelleuses au praliné, millefeuilles d’été Pistache Framboise déstructurés et revisités en verrines, et plein d’autres plaisirs sucrés mettant bien à l’honneur le raffinement de la pâtisserie française.
Joie, bonne humeur et convivialité étaient les maîtres mots de la soirée qui s’acheva vers 21h.
Cette cérémonie de seconde édition du concours Marcel Le Servot, célébrée entre les luxueux murs du palais de Marigny fut une véritable expérience qui restera unique pour tous.