Peugeot, des voitures et des moulins de table
Dire d’une voiture qu’elle tourne comme une machine à coudre est un compliment. Dans le cas de Peugeot il s’agit d’une simple logique, ce matériel ayant fait partie du catalogue de la marque. À l’image de son logo prenant des aspects divers suivant les périodes, les activités de Peugeot ont été pour le moins variées. Société familiale dès ses débuts, elle l’est encore aujourd’hui malgré la diversification actuelle et à venir des actionnaires.
Huitième enfant, Jean-Pierre Peugeot n’avait aucune chance d’hériter de la minoterie de son père. En se tournant vers le tissage, il a été l’initiateur de la voie industrielle exploitée parla famille. Il laissera à ses héritiers un moulin à grain, une huilerie ainsi qu’une teinturerie. En 1810, Jean-Pierre II et Jean Frédéric Peugeot s’associent au gendre de la famille Japy pour fonder la société Peugeot-Frères et Jacques Maillard-Salins. Spécialisée dans l’acier laminé à froid et celui cylindrique destinés à la fabrication de ressorts pour l’industrie horlogère, la société est rebaptisée Peugeot-Frères et Compagnie en 1819.
En 1832 est créée la société Peugeot frères aînés, spécialisée dans la grosse quincaillerie. Huit ans plus tard sort de l’usine le premier moulin à café Peugeot. Sous une gamme très diversifiée, la fabrication des moulins à café ne prendra fin qu’en 1965. En 1867 sont mis sur le marché les premières machines à coudre et sept ans plus tard le premier moulin à poivre. Initialement en porcelaine blanche unie, le moulin de type Z a été par la suite fabriqué en métal, en bakélite et en bois, une manivelle équipant certains modèles. Pour le modèle Y apparu en 1879, le mécanisme est placé dans la tête de l’appareil. Son corps en cristal étant naturellement fragile, il a souvent été remplacé par du bois.
Suivront les modèles A, C et X mixant bois et cristal sous une forme cylindrique. Des nombreuses usines sortent également des tondeuses, des scies, des fers de rabots, divers outillages ainsi que les ressorts ayant été une des bases de la création de la société. Une autre fabrication a été celle des crinolines dont l’armature métallique venait donner de l’ampleur aux robes.
Le nom de Peugeot est également associé à la production industrielle de bicyclettes. Cette fabrication commence en 1886 sous l’impulsion d’Armand Peugeot. Participant dès leurs débuts aux les plus grandes compétitions, les bicyclettes Peugeot se sont imposées dans les mains de plusieurs champions tels que Jacques Anquetil, Bernard Thévenet et autres.
La première automobile Peugeot voit le jour en 1890 – et sa valeur définie par la cote de L’argus a du augmenter avec le temps. Persuadé de l’avenir de ce mode de transport, Armand Peugeot laisse aux autres membres de la famille les activités d’outillage, de cycles et de motocyclettes.
En 1897, Armand Peugeot inaugure sa première usine à Audincourt (Doubs) où étaient fabriquées les machines à coudre. Cette unité de production donnera ensuite naissance à de nombreuses autres d’où sortiront les gammes de véhicules régulièrement cités dans les pages du spécialiste de la cote automobile. Avec d’innombrables innovations dans des domaines très divers, un savoir-faire incontestable et un grand pouvoir d’adaptation, Peugeot s’est imposé comme un acteur essentiel de l’industrie.